On était enclins à penser qu’Internet, en permettant de télécharger gratuitement et donc souvent illégalement des films ou de la musique, mettait en péril les revenus légitimes des auteurs et de l’industrie du divertissement. En réalité il n’en est rien, et ce grâce à vous chers internautes. En effet, lorsque vous regardez les clips des chanteurs en vogue ou les bandes annonces des derniers blockbusters sur YouTube et Dailymotion, votre ordinateur ou appareil mobile devient une véritable machine à sous de casino pour les artistes.
Alors que le téléchargement illicite de la musique et des films continue à se banaliser au mépris des droits d’auteur, les maisons de disque ont trouvé la solution efficace afin de pallier à l’inefficacité des dispositions législatives (mises en place par des autorités comme Hadopi pour la France et le Center for copyright pour les États-Unis). En effet elles ont établi des accords avec les plateformes de vidéos telles que YouTube et Dailymotion, permettant aux artistes d’être rémunérés à chaque fois que vous visionnez leurs clips, grâce à la publicité diffusée avant ((En France, les trois sociétés de gestion collective signataires sont la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), la Scam (Société civile des auteurs multimédias) et l’ADAGP (Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques) ont signé, le 25 novembre 2010, un accord qui permet de diffuser davantage d’œuvres cinématographiques, télévisuelles et des arts visuels sur la plate-forme vidéo.)). Jusqu’alors, si une vidéo avec des droits d’auteur était postée illégalement par un internaute sur YouTube, les ayants droit devaient le signaler à la plateforme pour qu’elle la retire. Désormais lorsqu’une œuvre sera diffusée sur YouTube, filiale de Google, la plateforme versera un montant négocié aux maisons de disques et de production, qui devront ensuite le reverser aux auteurs. Par ailleurs, si un internaute met en ligne la vidéo d’un concert, la technologie de YouTube la détectera et permettra aux auteurs de bénéficier de la rémunération qui leur est due pour la diffusion de leurs œuvres.
Quand on sait que 120 à 150 millions de vidéos musicales seraient vues chaque mois sur YouTube et 5 millions sur Dailymotion, autant dire que c’est le jackpot pour les stars, et ce n’est pas le chanteur du tube planétaire “Happy”, Pharrell Williams, qui dira le contraire. En effet ce dernier réclame, avec 41 autres artistes, 3 milliards de dollars (soit environ 2 milliards d’euros) d’indemnités à YouTube pour avoir diffusé des vidéos sans en avoir les droits.
Cependant le barème des revenus engendrés par la publicité n’est pas le même d’un pays à un autre. Et pour le célèbre chanteur au chapeau ce n’est pas le premier démêlé avec la plateforme Youtube. Souvenez-vous du clip “Happy” tourné par la ville d’Angers, qui fut le seul au monde à avoir été retiré sous prétexte qu’apparaissait le logo de la maison de disque NRJ, donnant un caractère commercial à la vidéo.
Pour donner un ordre de grandeur, pour une vidéo vue 1000 fois en France l’auteur recevra un euro. Ainsi, la monétisation des vidéos postées sur Youtube n’est pas le monopole des vedettes : chacun peut percevoir une rémunération en cochant la case monétisation. C’est ainsi que le Suédois connu sous le nom de PewDiePie, qui se filme en train de tester des jeux vidéo, est devenu millionnaire grâce aux 12 millions d’abonnés à sa chaîne Youtbe.
Soyons clairs, il s’agit de la reconnaissance par les nouveaux opérateurs et les nouvelles plateformes de diffusion de la valeur de la création et de la propriété littéraire et artistique. Mais c’est également un pied de nez que font les artistes aux pirates, en gagnant encore plus d’argent grâce aux internautes qui font du mécénat sans le savoir ou presque.
LW
Au début, je pensais aussi de la sorte. En fait, je croyais que ce système de téléchargement et tout nuirais aux artistes ou aux prestataires dans le domaine du divertissement. Alors, quand j’ai vu qu’au lieu de diminuer, ça a augmenté, je me suis dit que ce n’était pas du tout le cas.
“Bonjour,
Je me demande, que risque-t-on à la suite de téléchargements illégaux ? J’ai reçu un courrier d’Hadopi qui m’informe de l’envoi de mon dossier au tribunal de grande instance et je suis morte de trouille.
“