Il y a déjà vingt-cinq ans qu’un jeune étudiant en informatique prénommé Thomas Knoll, inventa un logiciel de retouche photographique qui révolutionna le monde de l’image : j’ai nommé “Photoshop”. Aujourd’hui Photoshop est utilisé tous azimuts dans le journalisme pour ajouter de la fumée à une scène de bombardement ou bien pour supprimer les bourrelets d’une personnalité politique. Ce logiciel est également utilisé par les adolescents qui retouchent leurs portraits avant de les publier sur les réseaux sociaux. Cependant ce célèbre logiciel est surtout employé dans le milieu de la mode où il impose son diktat. LexWeb vous propose une vue d’ensemble des légères avancées en matière de lutte contre l’anorexie, influencée le plus souvent par les mannequins de magazines, le plus souvent retouchés.
L’anorexie est une maladie psychiatrique touchant en France entre 30 000 et 40 000 personnes dont 90% de femmes. Il s’agit de la pathologie ayant le taux de mortalité le plus élevé. Ce sont les adolescents qui sont le plus souvent sujets à des troubles alimentaires. Si 70% des femmes se disent influencées par les gravures de mode, ce qu’elles ignorent souvent c’est que ces canons de la mode sont pour la plupart retouchées grâce aux logiciels comme Photoshop. Jambes allongées, seins grossis, peau lissée, cernes et rides effacées en quelques clics… autant de manipulations informatiques transformant le réel en irréel.
La mort en 2006 d’une jeune mannequin de 18 ans victime d’anorexie a poussé plusieurs pays à prendre certaines mesures. C’est notamment le cas de la France dont la législation sur la santé s’est vue ajouter deux amendements. Le premier énonce que les images de mannequins dont l’apparence corporelle a été modifiée par un logiciel devront afficher la mention “photographie retouchée” sous peine de 37.500 € d’amende. Le second amendement a pour objectif de lutter contre les sites Internet poussant à la glorification de l’anorexie. Ainsi est sanctionné d’1 an d’emprisonnement et de 10 000 € d’amende “le fait de provoquer directement une personne à rechercher une maigreur excessive”. Cependant ce dernier amendement ne fait pas l’unanimité auprès des sociologues et des diététiciens qui voient dans les sites “pro-ana” des espaces d’échange et d’entraide entre personnes victimes de troubles alimentaires. En effet à côté de certains sites dangereux prônant l’extrême maigreur, la plupart sont avant tout des espaces d’entraide, d’information et de soutien ((Conclusion tirée du projet ANAMIA mené en France et en Grande-Bretagne entre 2010 et 2014, menant une enquête sur des communautés en ligne de personnes vivant avec des troubles alimentaires)).
Dans le reste du monde peu de mesures sont prises pour endiguer ce problème. En effet en Europe ou aux États-Unis, nombreux sont les pétitions et les projets de lois pour la mise en place d’étiquettes d’avertissement en cas d’utilisation de logiciels de retouche photo sur les publicités. Ainsi en Grande Bretagne, une publicité pour un parfum dont les mérites sont vantés par l’actrice Julia Roberts a été interdite car la peau de la comédienne a été jugée trop parfaite. En Israël la législation a évolué dans ce sens sous l’impulsion d’un ancien photographe ((Adi Barkan)) de mode. Désormais les marques doivent écarter des podiums les mannequins trop maigres et promettre de ne pas réduire les mensurations des mannequins via Photoshop. Par ailleurs les mises en garde indiquant les retouches effectuées sur les parties du corps des modèles doivent être visibles et claires et doivent couvrir au moins 7% de la surface de l’encart publicitaire.
Peut-être verra-t-on un jour la signature d’une convention internationale pour rappeler que personne n’est parfait.
LW
De toute façon, on ne sait plus trop reconnaître une image sans filtre et avec filtre de nos jours. La raison ? Tout peut se faire via un smartphone. Donc, il n’y a plus besoin de bien connaître les outils de retouche comme Photoshop.
De nos jours, est-ce qu’on pourrait trouver des photos bien authentiques des célébrités ? Si ces derniers ne touchent pas leurs photos, c’est leur corps qu’ils touchent en fait. Il n’y a plus de personnes immaculées (par rapport à la chirurgie) dans ce groupe de personne à mon avis.