En développement depuis maintenant plus de deux ans, les premières lunettes connectées vont apparaître sur le marché d’ici la fin de l’année. Florent GASTAUD de GoGlasses (communauté française dédiée aux Google Glass et oculus rift) m’a fait l’honneur et a eu la gentillesse de répondre à mes questions sur les applications et usages des Google Glass ainsi que les enjeux juridiques qu’elles suscitent.
1/ Quelles sont les fonctionnalités des Google Glass?
Les Google Glass présentent de nombreuses fonctionnalités et il serait bien évidemment impossible de les lister ici-même. On peut aujourd’hui comparer les fonctionnalités des Google Glass à celles des Smartphones ou des tablettes. Le principal avantage que va fournir les lunettes de Google est qu’elles permettent de garder les mains libres tout en profitant de l’ensemble de ces fonctionnalités (gps, réseaux sociaux, application, prise de photos et de vidéos, alertes flash, actualités, applications diverses et variées, etc.).
De nouvelles applications sont constamment développées par des personnes ou des entreprises qui croient au potentiel des lunettes connectées. Chaque journée réserve son lot de surprise de ce côté-ci. La dernière en date que je pourrais évoquer est sans aucun doute l’application utilisée par iDTGV pour contrôler les billets de ses clients en gare.
2/ Le port des Google Glass au quotidien peut-il modifier notre comportement (gestuelle comportement vis à vis des autres)?
L’objectif de Google lors du lancement du programme Glass était de supprimer ce geste aujourd’hui devenu courant, à savoir le fait de sortir son Smartphone de sa poche pour en regarder l’écran. Les Google Glass sont paradoxalement conçues pour ancrer d’avantage (dans l’idée tout du moins) les gens dans le réel en leur permettant de profiter de la technologie sans perdre la vision du monde réel au détriment d’un écran hors de leur champs de visions.
C’est en cela que les Google Glass sont avant tout un outil de réalité augmentée et non de réalité virtuelle.
3/ Les Google Glass sont-elles ou seront-elles interdites dans certains lieux?
Elles le sont effectivement d’ores et déjà dans certains lieux et notamment aux Etats-Unis, pays dans lequel nous retrouvons le plus de “Glass explorers”, les premiers utilisateurs de Google Glass.
Les premières interdictions concernaient principalement des lieux dans lesquels les gens craignaient d’être filmés ou photographiés à leurs insu. Nous sommes là sur des problématiques liées au respect de la vie privée. C’est pourquoi quelques bars Américains ont rapidement pris ce type d’initiative.
Dans d’autres lieux, l’interdiction s’explique plus par des préoccupations relatives au droit de propriété intellectuelle, comme dans les cinémas Britanniques (je me permets de vous suggérer l’insertion du lien vers l’un de nos articles détaillant cette problématique : http://www.goglasses.fr/google-glass/les-google-glass-interdites-dans-les-cinemas-anglais).
4/ Existe t-il un risque d’addiction?
Difficile à dire. Un article de le Monde évoquait récemment un tel cas. Le titre était trompeur et il s’avérait en réalité que l’addiction résultait d’autres facteurs (alcool, etc.). La question est certainement identique à celle d’un Smartphone, ce type d’objet créé des habitudes d’utilisation. De là à évoquer de l’addiction, il y a certainement un pas.
5/ Doit-on s’inquiéter de la reconnaissance faciale et l’éventualité qu’elle soit utilisée pour identifier une personne à son insu?
Cette inquiétude est légitime mais ce n’est certainement pas la bonne question à se poser. Si les Google Glass étaient amenées à permettre une identification faciale des individus (c’est aujourd’hui interdit selon les règles de développement d’applications Google), la réelle question à se poser est celle des informations disponibles en ligne sur une personne donnée. Identifier une personne est dangereux si des informations sont stockées et/ou récupérées sur celle-ci. Il convient donc de relier cette question à l’attitude des personnes sur internet, aux traces que chacun peut être amené à laisser derrière-lui et sans aucun doute aux discussions actuelles au niveau Européen sur le droit à l’oubli.
6/ Comment protéger les données archivées du porteur des Google Glass afin qu’elle ne soient pas utilisées par un tiers?
Il convient à ce niveau de distinguer deux types de stockage :
– le stockage local des Google Glass pour lequel les questions de sécurité sont identiques à tous appareils électroniques emportant de la mémoire flash. Il convient d’être particulièrement vigilent lors de la revente de tels appareils. Les données que l’on pense avoir effacé ne le sont pas toujours réellement …
– le stockage en ligne des données opéré par Google. Les Google Glass sont connectées à un compte Google pour fonctionner. De nombreuses données sont donc remontées au géant Américain. La CNIL a récemment sanctionné cette société pour ses pratiques en matière de protection de données à caractère personnel. Le G29 a également appuyé cette position. Il existe donc aujourd’hui de réelles problématiques de conservation et d’utilisation des données opéré par Google. L’Américain devra sans aucun doute faire preuve de plus de transparence dans le futur …
Vous pouvez rejoindre la Communauté française dédiée aux Google Glass et Oculus Rift sur www.goglasses.fr
Merci Florent GASTAUD pour cette interview
Et vous chers lecteurs que pensez vous des Google Glass? N‘hésitez pas à débattre et poser des questions dans la partie commentaire
LW
Ca a fait un gros flop le Google glass, malheureusement pour les gros pervers qui aiment prendre des photos à l’insu de tout le monde.
ça fait un flop retentissant, dommage pour Google.
Et pourquoi ces lunettes made in Google sont-elles déjà déclarées interdites dans certains lieux aux États-Unis ? Surtout dans les casinos ou dans les barres, mais je trouve qu’on peut les utiliser aussi comme système de protection physique des cibles potentielles.