Qui n’a jamais joué aux gendarmes et aux voleurs quand il était enfant..? Aujourd’hui grâce à votre Smartphone c’est désormais possible avec le jeu CrimeWave. Utiliser la géolocalisation, pour repérer les criminels ou bien échapper à la police voila ce que propose ce jeu grandeur nature ou vous menez l’enquête dans les rues de la capitale. Guillaume Legangneux, cofondateur avec Adam Phillips de ce jeu de piste 2.0 m’a fait l’honneur et la gentillesse de répondre à mes questions.
1/ Bonjour. Comment vous est venue l’idée du concept de votre Application?
L’année dernière nous avons organisé un enterrement de vie de garçon, et dans les activités prévues il y avait un jeu GPS. C’était très simple dans sa conception, très rustique, il fallait qu’un animateur soit présent, qu’on utilise la matériel fournit, la partie était limitée dans le temps, l’interface était très rudimentaire … mais malgré tout cela nous nous sommes beaucoup amusés. A force d’en discuter entre nous, nous avons réalisé qu’il y avait un gigantesque potentiel qui n’était pas exploité : fabriquer une application web utilisant la géolocalisation, permettant aux utilisateurs d’être autonomes pour créer et animer leur parties. C’est ce qu’on appelle un “jeu navigateur”, couramment utilisé sur ordinateur fixe, et que nous avons souhaité porter sur mobile.
2/ Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face pour le développement d’une telle application ?
Il y a deux problèmes principaux quand on veut développer de telles applications : la compatibilité et la précision.
Notre choix de faire des jeux navigateurs est principalement motivé par le souhait d’être compatibles avec le maximum d’appareils sur le marché. De fait, il n’est pas nécessaire de télécharger une application iPhone ou Android pour jouer à nos jeux, tout se passe dans le navigateur du smartphone. Mais malgré cela, tous les navigateurs et tous les appareils étant différents, il y a toujours des anomalies qui apparaissent sur certains et pas sur d’autres. Ces problèmes sont souvent difficiles à détecter (il faudrait idéalement faire des tests sur l’ensemble des smartphones du marché ce qui est impossible), et difficiles à corriger.
Ensuite, pour que nos jeux fonctionnent bien il faut que l’utilisateur-trice soit géolocalisé(e) avec précision. Or, plus nous sollicitons les outils de géolocalisation de l’appareil plus cela consomme de batterie. Le risque est que l’appareil se coupe avant la fin de la partie. Nous devons donc trouver un bon équilibre entre une précision suffisante pour que le jeu fonctionne, et une durée de vie raisonnable de la batterie. Cela demande beaucoup de tests d’autant que tous les appareils ne réagissent pas de la même manière.
3/ Quelles sont les régles du jeu “CrimeWave”?
Il s’agit d’un “Gendarmes et Voleurs” qui se joue à plusieurs sur son propre smartphone équipé d’un GPS, en temps réel avec ses ami(e)s, dans la zone géographique de son choix. Un joueur-se (ou équipe de joueurs-ses) est le voleur, les autres sont les gendarmes.
L’objectif du voleur est de commettre des braquages dont le montant total dépasse le million de dollars. Pour ce faire, il doit ramasser des accessoires virtuels (couteaux, camions et passe-montagnes) qui sont disséminés sur la carte. Le montant du butin de chaque braquage est différent et dépend du nombre d’accessoires nécessaires pour le commettre. Le voleur dispose également d’équipements lui permettant d’échapper à la police : un gilet pare-balle, un brouilleur, des mines et un pistolet.
L’objectif des policiers est de trouver puis abattre le voleur en lui tirant dessus lorsqu’il se trouve à sa proximité. Ils sont plus limités en termes d’équipements et d’armes puisqu’ils ne disposent que d’un pistolet, mais ils sont beaucoup plus nombreux.
4/ La géolocalisation : comment ça marche durant une partie ?
Le jeu s’exécute à la fois côté serveur (c’est à dire, sur nos machines à nous) et côté client (c’est à dire dans le navigateur du téléphone de l’utilisateur-trice) :
Etape 1 : le navigateur récupère les coordonnées de son emplacement auprès du téléphone en utilisant diverses techniques (GPS, WiFi, triangulation GSM/GPRS, …)
Etape 2 : Les coordonnées sont envoyées au serveur qui les traite selon la mécanique du jeu
Etape 3 : Suite à ce traitement, les éléments virtuels du jeu sont réorganisés et leur emplacement et états sont mis à jour sur le navigateur des joueurs-ses.
5/ Quelles sont les données personnelles qui sont diffusées durant une partie?
Il faut s’entendre sur les termes “données personnelles” et “diffusées”. Nous utilisons la position de chaque joueur, mais elle n’est communiquée qu’aux autres joueurs, dans le cadre de la partie uniquement. Par ailleurs, cette position n’est pas associée à des informations qui pourraient permettre de faire le lien avec une identité. Au sein du jeu, ces données sont masquées et ne sont jamais utilisées ni envoyées en dehors du jeu. Les joueurs ne sont identifiés qu’en fonction de l’équipe à laquelle ils appartiennent – et non pas nommément.
6/ Ces données personnelles sont-elles stockées ou effacées à chaque partie?
Les données de géolocalisation ne peuvent-être considérées comme personnelles qu’une fois associés à une identité. C’est ce qui arrive dans une certaine mesure lorsque nous associons les positions enregistrées pour le jeu à un compte utilisateur – c’est à dire à une adresse email. Cette association est stockée, puisque d’un côté nous devons maintenir les comptes utilisateurs dans le temps et de l’autre, nous avons besoin de l’historique des emplacements pour fournir les replays des parties.
Par ailleurs, nous offrons l’option Facebook Connect sur notre site. Pour les utilisateurs qui font ce choix, nous recevons du site Facebook les informations de nom, prénom et adresse email, qui sont associées au compte de cet utilisateur sur notre site. En revanche, nous n’envoyons à Facebook aucune information.
7/ Quelles sont les pistes de développement prévues pour l’avenir ?
Crime Wave est un jeu qui est en perpétuelle évolution. Nous recueillons en continu l’avis de nos joueurs et modifions le jeu en conséquence. Il peut s’agir de petits détails ergonomiques (mettre en place des icones plus figuratives par exemple) comme d’évolutions plus profondes, qui permettent de peaufiner l’équilibre du rapport de force entre voleurs et gendarmes.
Par ailleurs, un second jeu est en cours de développement, prévu pour l’automne 2014. Il sera basé sur une mécanique de jeu de piste, et proposera aux joueurs-ses de découvrir l’emplacement d’un lieu grâce à une succession d’indices et d’énigmes à résoudre.
Enfin, d’autres jeux sont en cours de conception, mais si on vous en parlait, on serait obligés de vous tuer après 😉
8/ Comment voyez-vous l’avenir pour le marché du jeu mobile et de la géolocalisation ?
Le mobile a ouvert depuis 10 ans maintenant un univers incroyable pour le jeu, il a en quelque sorte pris la place des consoles portables pour beaucoup de gens. Objet indispensable au quotidien, il est toujours dans la poche et est sollicité dans les temps creux de la journée, trajet en métro, salle d’attente … etc. Sa capacité à géolocaliser son utilisateur rajoute une dimension très enthousiasmante qui stimule beaucoup les créateurs de jeux. En revanche, aujourd’hui, il n’existe que très peu de jeux qui exploitent très efficacement cette information, qui l’utilisent pour donner une dimension supplémentaire au jeu. C’est probablement cela qui va le plus évoluer dans les années à venir : l’utilisation intelligente de la donnée de géolocalisation, non pas seulement comme un “check in” mais comme une composante latente de l’expérience et du gameplay.
9/ Pouvez vous donner un conseil à ceux qui seraient tentés par la création d’application.
Vouloir créer une application, c’est prendre les choses par le mauvais bout. Il faut partir d’une idée, d’un usage, d’un problème à résoudre. Trouver un concept différent, innovant, créatif, et explorer toutes les pistes pour le mettre en musique. Une application peut-être l’une de ces pistes, mais ce n’est probablement pas la seule et peut-être pas la meilleure. Et se rappeler que les gens n’achètent pas des produits ni des objets ni des logiciels (ou des apps), ils achètent des histoires. Une idée n’est pas un produit, un morceau de code n’est pas une app. Passer un maximum de temps avec ses potentiels utilisateurs ou clients, c’est le seul moyen de valider réellement une idée et sa réalisation – et de les faire évoluer dans le bon sens.
Si les jeux de pistes intéractifs vous intéresse n’hésitez plus http://www.strabogames.com/crimewave
Rejoignez votre camp avec Adam Phillips le gentil https://www.facebook.com/adamsphillips et/ou Guillaume legangneux le méchant https://www.facebook.com/legangneux
Merci Guillaume pour cette interview
LW
J’avoue, je ne suis pas fan des jeux de ce genre, mais je n’ai pas encore entendu de celui-là. Pourtant, je connais à peu près les nouveaux jeux qui sortent à cause de mon fils qui en est accro.
Le problème de ce jeu attachant réside dans son studio, rempli de gens incompétents, incapables de résoudre de graves problèmes techniques comme le simple fonctionnement du multi dans un jeu basé sur la coop, incapable de mettre à jour le contenu et de respecter simplement les joueurs de tout support.
Même si le jeu peut paraître répétitif à force, il est quand même excellent. J’aimerais juste une chose, que, les développeurs ajoutent une compétence qui permettrait d’avoir un seul essai par partie de pouvoir dominer un bulldozer ou un cloaker.