Peu connu, le métier de documentaliste juridique n’en est pas moins passionnant et innovant surtout à l’heure des nouvelles technologies. Le documentaliste peut aussi bien exercer en entreprise qu’en cabinet d’avocat. C’est le cas notamment de Carole GUELFUCCI qui est également blogueuse ainsi que fondatrice de l’excellent site Serendipidoc. Elle a eu la gentillesse de répondre à mes questions sur son métier et sur son activité en ligne.
1/ Bonjour. Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?
Je suis documentaliste de formation (DUT Documentaliste+ BA in Librarianship Studies). J’ai complété cette formation par des cours du soir en droit des affaires au CNAM. J’ai surtout plus de 25 ans de pratique professionnelle en recherche et veille juridique.
2/ Vous êtes documentaliste juridique et webmaster, pourriez-vous nous dire ce qui vous a poussé à en créer un Blog?
J’ai commencé à bloguer au début des années 2000 alors que les réseaux sociaux n’existaient pas. J’ai toujours aimé rechercher dans le but d’écrire, partager et communiquer. Au départ il s’agissait surtout d’un plaisir personnel et d’un loisir.
Avec le temps mes deux blogs se sont « professionnalisés » même si cela reste un loisir. Du fait de l’importance croissante des réseaux sociaux, produire son propre contenu est une solution pour se constituer une image numérique forte.
Bloguer présente de nombreux avantages : meilleure mémorisation (je me sers parfois de mes propres blogs comme des carnets de note), obligation de se tenir en alerte, de veiller sur ses sujets de prédilection, nécessité de sortir parfois de sa zone de confort pour étudier un sujet que l’on maîtrise mal, nécessaire apprentissage de nombreux outils inclus dans la panoplie du blogueur, meilleure visibilité numérique ce qui entraîne souvent un agrandissement du cercle professionnel avec de belles rencontres à la clé.
3/ Quels sont les sujets que vous traitez sur Sérendipidoc?
C’est un blog métier sur lequel j’essaye de traiter des problématiques de la recherche juridique, de la veille juridique, du métier de documentaliste et de quelques aspects de la communication juridique. J’y ajoute parfois des choses un peu plus personnelles mais toujours liées à l’univers du livre ou des bibliothèques.
4/ En quoi le numérique est-il aujourd’hui indispensable pour un documentaliste juridique?
Le numérique est indispensable depuis déjà de nombreuses années puisque tous les éditeurs juridiques ont désormais des bases de données numériques. La gestion de ces bases et leur utilisation est au cœur même de notre activité. Ceci dit, il ne faut pas négliger quelques bons réflexes papier ou relationnels pour obtenir certaines informations.
Grâce au numérique la recherche est amplement facilitée sous réserve de bien maîtriser les trucs et astuces de recherche propre à chaque moteur de recherche, la veille juridique est aussi grandement facilitée.
Dans un avenir très proche le machine learning, l’analyse des données et l’intelligence artificielle auront un impact fort sur les bases des données juridiques. On constate déjà que la R&D de certaines legaltechs et celle des éditeurs plus traditionnels se confrontent et s’enrichissent.
Certaines fonctionnalités concernant la puissance des moteurs, la navigation et le chaînage des documents, l’affichage des résultats et leur tri, les options de partage et de récupération sont en passe de devenir des normes.
Le documentaliste doit être à l’affut de toutes ces avancées technologiques afin de les transmettre à l’avocat ou au juriste qui n’a pas toujours l’opportunité de passer du temps à maîtriser toutes les subtilités de la recherche en ligne sur bases de données privées, publiques ou même sur internet.
Enfin, le numérique c’est aussi plus de mobilité dans un monde qui se dématérialise de plus en plus.
5/ Comment imaginez-vous l’avenir de votre profession ?
Certains documentalistes ont déjà de plusieurs casquettes au sein de leur structure.
Nous allons à mon sens vers ce genre de profil à la fois documentaliste mais aussi webmaster, gestionnaire de données et pourquoi pas DPO ou data analyst, gestionnaire de connaissances et pourquoi pas producteur de contenu juridique, communicant et pourquoi pas community manager.
Bref, le temps de la seule activité de documentaliste me semble révolu même si je confirme qu’il y a toujours pas mal de tâches de gestion documentaire pure qui sont nécessaires au bon fonctionnement d’un service documentation juridique.
Merci à Carole GUELFUCCI pour cette interview
Vous pouvez retrouver les blog de Carole GUELFUCCI à ces deux adresses : www.serendipidoc.fr et www.racines-corses.fr
LW
Une personne compétente avec des idées innoventes, bravo à elle .
Je vois qu’elle est très passionnée dans tout ce qu’elle fait. Personnellement, j’adore son parcours. Le fait est que j’aime bien décortiquer les choses et démontrer la vérité. J’avoue que c’est un métier qui m’aura passionnée.
Waouh, quel parcours ! Il faut dire qu’elle a réussi à tracer son propre chemin selon son propre point de vue et ses convictions. C’est d’ailleurs cela qui rend les rêves plus accessibles pour les jeunes, notamment de faire de sa passion son métier.
Les études de droit font rêver beaucoup de bacheliers, mais juste le fait de voir tous les parcours pour devenir un juriste démotive certaines personnes. Surtout en ce qui concerne les critères pour la sélection en première année de Master.
Depuis toute petite j’ai rêvé de devenir un avocat et de découvrir le monde qui l’entoure. Mais mes parents m’ont forcé à étudier la gestion dans le but de remplacer mon père pour le bien de notre société.
Moi aussi je tiens à remercier Carole Guelfucci pour l’interview. J’ai beaucoup appris grâce à cette série de questions que vous avez répondue et ça me confronte à vouloir suivre ma voie dans ce domaine qui a déjà été ma passion avant.